Terrasses, bardages, parquets ou même sculptures, tout le monde connaît au moins une personne qui possède un ouvrage en bois ! En tant que professionnels du platelage extérieur, il nous a semblé bon d’évoquer l’usage du bois sous un angle particulier… Qu’est-ce qui différencie un bois d’intérieur d’un bois d’extérieur ?
Historiquement, le parquet, ou le plancher d’intérieur, était réservé aux classes les plus aisées. Les matériaux phares étaient des bois feuillus européens comme le chêne, le châtaignier, le peuplier, le frêne ou l’érable toujours employés aujourd’hui et avec le même prestige. Des bois toutefois adaptés à l‘utilisation en intérieur, qui n’auraient pas pu servir comme platelage extérieur !
Le bois pour nos terrasses actuelles, est majoritairement du bois plus dense et adapté à l’éxtérieur. D’un côté avec l’usage de bois résineux, mais aussi de bois exotiques bien plus solides que nos espèces européennes.
D’un autre côté, les avancées techniques ont permis le traitement de bois résineux comme le pin autoclave, ou des bois feuillus européens comme le frêne thermo, pour les adapter à l’extérieur. Mais au-delà de la simple différence de résistance, d’autres facteurs entrent en jeu…
L’aspect le plus important qui va différencier ces deux types bois, est la classe d’usage que l’on va en faire.
Mais à quoi correspondent ces types de classes?
Tout simplement au contexte dans lequel le bois peut être utilisé ! Un bois est donc adapté à un type d’utilisation spécifique et un environnement. Classés de 1 à 5 ces contextes seront plus ou moins contraignants et nécessiteront des bois qui répondront aux critères du milieu employé.
Par exemple l’utilisation d’un parquet sera de l’ordre d’une classe 1 ou 2. Qui correspond en résumé « à une situation dans laquelle le bois est à l’intérieur, entièrement protégé des intempéries et non exposé à l’humidification». A l’opposé, la classe 5 couvre « une situation dans laquelle le bois est en immergé ou partiellement immergé dans l’eau salée ».
Généralement, l’utilisation d’une terrasse en bois ne dépasse rarement la classe d’emploi 4, dans des conditions d’humidité même particulièrement difficiles.
Pour l’extérieur, le minimum à respecter sera la classe 3A ! Mais attention, cela dépend de la conception de l’ouvrage, de la région de la construction et de la massivité des bois. Ainsi une terrasse en montagne n’aura pas forcément la même classe d’emploi qu’une terrasse sur la côte. Et les bois à employer seront peut-être différents.
(Pour plus d’informations sur les classes, vous pouvez consulter le document officiel FDP 20-651 : « durabilité des ouvrages en bois » sur le site internet du comité national pour le développement du bois.)
Si un bois pour parquet ne pourra pas être utilisé à l’extérieur (sauf traitement spécifiques), un bois d’extérieur comme un bois exotique pourra aisément se retrouver dans nos maisons.
Cela pour quelques raisons : son imputrescibilité. En effet un plancher ou un parquet en bois dans une salle de bain est compliqué en raison de l’humidité ambiante. Un bois exotique n’aura pas ce problème ! Même sans traitement, la résistance d’un bois exotique de classe 4 ou 5 sera rendue possible par son adaptation naturelle à un milieu humide ! Et c’est bien là que réside la différence fondamentale entre ces deux utilisations distinctes: l’usage et les matériaux ne sont pas les même!
En résumé, le parquet et la terrasse nécessitent deux approches différentes qui emploient des techniques spécifiques et des bois adaptés.
Pourtant ces deux « disciplines » de la menuiserie ont des pratiques très similaires. Jadis, le parquet évolua par l’utilisation révolutionnaire des lambourdes. Une avancée artisanale qui a traversé les siècles, et qui est encore utilisé aujourd’hui dans la pose de parquets traditionnels, mais aussi dans l’univers de la terrasse bois ! Et ce qui réconcilie très certainement ces deux visions, c’est bien sûr la beauté qui se dégage du travail terminé…